Velma, Sammy et les KIDS

Comment les assistants personnels vont surement changer l’hôtellerie

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Comment les assistants personnels basés sur l’IA vont probablement changer la manière dont nous réserverons un hôtel, comment la distribution en sera probablement affectée et quelles sont les actions que les hôtels doivent dès à présent mettre en œuvre pour ne pas passer à côté de la révolution qui a déjà commencé.

Chapitre 1: De quoi sera (surement) fait demain

Sans trop se tromper nous pouvons imaginer que 

  • Nous aurons tous un assistant personnel, un jumeau numérique, appelons le Sammy, (fourni par Amazon, Apple, Google, Meta, Microsoft, Open AI) au creux de sa main dans son smartphone ou sur son nez avec des lunettes connectées.
  • Il réagira aussi bien par chat que par interaction vocale.
  • Il répondra à des requêtes
  • Il générera une suite de tâches préprogrammées (si je réserve un billet d’avion, il commandera un taxi et vérifiera la date de validité du passeport).
  • Il sera autonome (si je réserve un billet d’avion pour New York, il propose de réserver le concert sur place d’un de mes artistes suivis dans mon service de streaming).
  • Ils deviendront de plus en plus personnalisés, apprenant de manière proactive de vos habitudes pour anticiper vos besoins.

Ce qui aurait pu passer pour de la science fiction il y a encore quelques mois, devient de plus en plus un futur tangible. Projetons nous dans le domaine qui nous intéresse, l’hôtellerie. Quand, pourquoi et comment allons-nous utiliser Sammy ?

Chronologiquement: 

  • Pour chercher un hôtel.
  • Pour poser des questions sur l’hôtel.
  • Pour réserver l’hôtel.
  • Pour réserver les services de l’hôtel ou obtenir de l’assistance.

Cas 1: Chercher un hôtel

Pour trouver un hôtel selon des critères simples comme la localisation et le prix, les plateformes OTA (comme Booking ou Expedia) restent indispensables. Il est donc très probable que Sammy commence sa recherche sur l’une de ces plateformes. Cependant, comme c’est souvent le cas aujourd’hui, après avoir sélectionné quelques hôtels via ces sites, on consulte généralement le site officiel de l’hôtel pour obtenir plus d’informations ou mieux comprendre son ambiance. De la même manière, on peut imaginer que Sammy demandera à l’IA de l’hôtel (comme Velma) les informations complémentaires dont il a besoin. Dans ce domaine Anthropic à mis en place une norme open source, le Model Context Protocol (MCP). Ce protocole permet de connecter les bases données (comme Q-Data) aux modèles d’IA donc d’assistants personnels. Ainsi ceux-ci auront un accès direct aux données pertinentes, et permettra des réponses intelligentes et contextuelles, améliorant ainsi l’efficacité des IA.

Cas 2: Poser des questions sur l’hôtel

Les informations auxquelles Sammy aura accès seront celles publiquement disponibles sur le web, comme celles issues du site de l’hôtel ou des OTA. Autrement dit, ces données seront limitées et représenteront, au mieux, seulement 30 % de la connaissance, comme expliqué dans l’article Sophisme et Intelligence Artificielle). Par conséquent, le risque d’erreurs ou d’hallucinations sera probablement très élevé, même avec les nouveaux modèles de recherche générative. En résumé, Sammy ne pourra répondre qu’à des questions très simples, et il sera essentiel de vérifier les réponses. Et pour cela, comme mentionné précédemment, Sammy se tournera vers Velma pour obtenir des informations fiables.

Cas 3: Réserver l’hôtel

Sammy pourra sans doute compter sur les OTA pour ses recherches. Mais alors, lequel ? Vous devinez la suite : les OTA vont tout faire pour devenir le système de réservation par défaut de Sammy. Et les hôteliers dans tout ça ? S’ils ont une assistante virtuelle comme Velma, ils pourront rivaliser (en entrant en concurrence avec les OTA). Mais ceux qui n’en ont pas ? La réponse est simple : ils seront exclus du jeu. Comme si aujourd’hui ils n’avaient pas de site web.

En plus de proposer des chambres, les assistants pourraient offrir des expériences locales, comme des visites et des événements, en collaboration des partenaires locaux. Cela permettrait de diversifier l’offre et d’attirer une clientèle plus désireuse de personnalisation, réduisant ainsi l’intérêt des OTA.

Cas 4: Réserver les services de l’hotel ou assistance auprès de l’hotel

La seule solution serait que Sammy soit connecté à tous les systèmes de réservation des hôtels, ce qui semble peu réaliste. En revanche, on peut imaginer qu’il serve d’intermédiaire en nous mettant en contact avec l’hôtel. Mais imaginez alors les hôtels submergés par des millions de demandes envoyées par des Sammy du monde entier. Vous voyez le problème ? Les hôtels devront absolument disposer d’une IA comme Velma pour gérer ces sollicitations venant d’assistants comme Sammy. Et, comme le dit Simone Puorto, dans un monde où le nombre de touristes est en constante croissance et le nombre de personnes désirant travailler dans l’hôtellerie en baisse constante. L’intervention humaine deviendra un luxe.

(Découvrez l’article de Simone Puorto : L’impact de l’IA dans les secteurs du voyage et de l’hôtellerie)

A ce stade nous pouvons donc voir les intérêts des parties en présence.

Celui de l’utilisateur

  • Avoir accès facilement à toute l’information de l’hôtel
  • Obtenir prix  et disponibilité
  • Réserver sa chambre et les autres services de l’hôtel (restaurant, spa, animation etc)

Celui de l’hôtel

  • Générer un maximum de réservations en direct.
  • Conserver la relation client, avant, pendant et après le séjour.

Celui de l’assistant personnel

  • Donner un maximum d’information
  • Obtenir potentiellement des commissions sur les réservations générées.

Chapitre 2. Quels sont les défis à relever pour que cela soit possible

A. Commençons en ayant une donnée propre, voire certifiée

L’assistante virtuelle de l’hôtel dispose d’informations non publiques, appelées informations privées, qui ont été intégrées lors de sa configuration. En revanche, l’assistant personnel n’a accès qu’aux informations publiques et ne peut pas accéder à ces données privées. Ces informations privées ont donc une réelle valeur, car elles permettent d’attirer du trafic et de générer des demandes de réservation.

Nous en arrivons à la première conclusion : les données de l’hôtel vont valoir de l’or. Mais à cinq conditions :

  • Quelles soient parfaitement structurées (organisées, consolidées et centralisées)
  • Quelles soient profondes
  • Quelles soient régulièrement mises à jour
  • Quelles soient pertinentes. (La pertinence des données d’un resort en Jamaïque et celle d’un hôtel à NYC n’est pas la même)
  • Quelles soient certifiées. (Qui mieux que l’hôtel sera en mesure de certifier la qualité de sa propre donnée).

Ce sera le rôle du CKO (Chief Knowledge officer), s’assurer que les données qui alimentent les IA répondent à ces 5 critères.

De plus, il est facile d’imaginer que ces données soient beaucoup plus fiables que celles collectées par les OTA depuis des années (base d’information, avis, message, réservations). 

En effet ces données ne répondent pas aux critères:  

  • pas entièrement structurées, 
  • incomplètes,
  • partiellement obsolètes,
  • et le pire probablement contradictoires.

Que l’on m’explique comment une telle addition d’approximations puisse générer des réponses pertinentes ?

(Découvrez les défis de l’IA générative dans l’hôtellerie, pourquoi les projets basés sur ChatGPT échouent, et les risques d’erreurs générées par l’IA dans ‘Sophisme et Intelligence Artificielle‘)

B. Distribution de la donnée (la fameuse certifiée)

Sammy commencera par se connecter au web pour trouver les informations de base sur l’hôtel. Si nous voulons qu’il réponde rapidement et précisément, il faudra s’assurer que ces informations soient largement diffusées et correctes. Pour cela, les hôtels, tout comme ils utilisent un channel manager pour gérer leurs prix, devront avoir un « channel manager de données » (comme Q-Channel). Ce dernier aura pour mission de fournir en temps réel aux OTA, réseaux sociaux, et autres plateformes, des données certifiées sur l’hôtel.

Quels serait le danger, pour les hôtels, de distribuer leurs données, en particulier aux OTA ?

  • Primo, les hôtels le font déjà, mais malheureusement les données ne sont pas à jour.
  • Secondo, les données distribuées ne représentent qu’environ 30% du total, les plus courantes. Et cela pour une raison simple, leurs bases de données sont relativement restreintes.

Qu’est ce qui empêcherait les OTA ou même les assistants virtuels de recomposer la donnée ?

  • Primo, il faudrait pour cela savoir quelles questions poser à  Velma.
  • Secundo, ils devraient les collecter dans un data lake, qui ont l’a déjà vu, par définition n’est pas structuré donc génère un taux d’hallucination élevé.
  • Tertio, il faudrait ré-interroger l’assistante virtuelle de l’hôtel régulièrement pour mettre les infos à jour.
  • Tout cela coûterait probablement très cher pour une profitabilité très incertaine. 

C. Connectons tous les tuyaux

Je passerais rapidement sur ce point, car il est d’une évidence biblique. Si votre assistant personnel va s’adresser à l’assistante virtuelle de l’hôtel, celle ci devra être connectée :

  • Au moteur de réservation de l’hôtel
  • Au système de réservation des autres services (restaurant, bar, spa etc)
  • Au système de gestion de tâches (assistance, maintenance etc)
  • Aux systèmes de communication de l’hôtel (téléphone, email, WhatsApp, SMS etc).

D. Ajoutons une pincée de technologie

  • La latence

La latence d’une conversation entre deux humains est de 3/10 de secondes. Dans le cadre d’une IA nous sommes plutôt à 3 secondes. Autant dire que la conversation ne sera pas très fluide. Pour cela on peut toujours compter sur les progrès de la technologie, mais  il serait plus approprié de travailler avec des bases de données structurées telle que Q-Data plutôt qu’avec un énorme data lake regroupant des données disparates, dont le temps de traitement sera de facto plus long. En effet, la consommation d’énergie des IA est déjà un problème majeur et les rendre frugale est un défi à venir. 

  • L’omnicanalité

En effet, les communications seront omnicanales Lisez notre article ‘L’IA dans l’hôtellerie‘ de Benjamin Devisme pour explorer les défis et les réalités de l’IA dans l’industrie) : elles pourront débuter par la voix, se poursuivre via un écran, puis se conclure par un échange en chat. Imaginez un instant devoir dicter votre nom de famille ou votre adresse email à une intelligence artificielle… Bonne chance ! Il est donc fort probable que des solutions innovantes émergent, comme des signatures sonores. Imaginez un équivalent sonore d’un QR code, intégrant des données telles que le nom, l’email, le numéro de téléphone, l’adresse, un identifiant, voire les informations de carte bancaire.

Encore mieux, Sammy pourrait déjà mémoriser ces informations et les transmettre directement à l’assistante virtuelle de l’hôtel. Je passe brièvement sur les enjeux de confidentialité et de sécurité, qui seront sans doute abordés à travers des solutions basées notamment sur la blockchain et le ZKP (Zero Knowledge Proof).

Chapitre 3. Conclusion

La probable arrivée des assistants personnels (tel que Operator par OpenAI), va faire évoluer la manière dont on communiquera avec les hôtels. En effet, ces assistants prendront progressivement la main. Donc pour les hôteliers il s’agit de se préparer dès à présent en adoptant une solution d’assistance virtuelle (telle que Velma) qui pourront communiquer avec eux. 

Les quatre conditions (KIDS) à remplir dès à présent sont de

  • Knowledge (K) : Posséder la connaissance (une base de données structurée telle que Q-Data). Lisez l’article ‘De la pauvre qualité des données, tu souffriras‘ pour comprendre l’importance de la qualité des données et de la scalabilité pour l’IA dans l’hôtellerie.
  • Intelligence (I) Posséder une intelligence (si possible spécialisée en hôtellerie telle que Q-Brain+)
  • Distribution (D) Distribuer et certifier la donnée à tous les médias externes (avec Q- Channel).
  • Synchronisation (S) Connecter tous les services de l’hôtel (grâce à un outil comme Q-Connect).

Si les hôteliers ont la sagesse de suivre ce plan, qui repose sur du simple bon sens, ils pourront poser les bases nécessaires pour tirer pleinement parti de la révolution en cours. Les assistants personnels vont redéfinir le paysage de la distribution hôtelière en limitant la dépendance aux moteurs de recherche et aux OTA. En offrant plus de contrôle aux utilisateurs et aux chaînes hôtelières, ces assistants pourraient créer un nouveau canal de distribution direct et personnalisé. Google et les OTA pourraient même voir leur rôle actuel légèrement réduit. Pour rester pertinents face à ces nouveaux assistants qui simplifieront les réservations, ils devront adapter et repenser leurs services. Cependant, ne vous inquiétez pas pour eux : forts de leur historique, de leur expertise, de leurs API et de leurs budgets marketing conséquents, ils sauront comment capter les flux des agents IA et conserver une place dominante pour de nombreuses années à venir.

Le futur c’est (déjà) maintenant !

© Image: Shutterstock 

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